Nous avons rejoint Puerto Princessa dans de bonnes conditions et profitez de derniers bains en piscine cette fois.
Nous faisons donc une nouvelle croisière cette fois dans de très bonnes conditions. En effet, seules dans une cabine pour 4, bronzette sur le pont, tout va bien.
Une petite halte à Manille où nous laissons nos valises pour ne partir qu'avec un sac à dos pour 10 jours.
Allez un petit plaisir gustatif dans un bon restau avant la rudesse des montagnes.....!!!!
Puis c'est le départ par bus de nuit pour Banaue: ho lala !!! les bus philippins, c'est pas du grand confort, pour moi la nuit sera blanche, Martine quant à elle dort en ronflant, rien ne la pertube, la chanceuse. Moi toute la nuit j'ai écouté de la musique dans mon casque..... Au petit matin, 6h nous arrivons à Banaue. Un petit breakfast et nous embarquons dans un jeepney pour le sommet de la montagne : le Saddle. De là, il n'y a qu'une solution pour rejoindre Batad, notre destination, descendre à pied. Au début nous sommes guillerettes et contentes d'entamer nos treks, mais très vite nous déchantos. En effet avec 12kg sur le dos et une descente assez vertigineuse comportant des marches en pierre de plus de 40cm de hauteur, c'est moins rigolo. Et en plus il est 11h et j'ai une nuit blanche derrière moi. Je prends mille précautions, car le terrain est dangereux, humide sous les arbres donc glissant. Je ressens les premières douleurs dans les genoux avec le poids du sac et pourtant nous sommes loin du but.
Plusieurs haltes seront nécessaires, heureusement que nous avons les bâtons qui me servent aussi à tapoter le sol pour faire fuir les serpents, car Martine en a une frousse énorme.
Que c'est dur et on n'en voit pas le bout, là je touche mes limites, marcher en montagne oui, mais descendre des pentes abruptes, escalader des cailloux énormes, avec un sac sur le dos, c'est très rude. Je m'accroche de toute façon nous n'avons aucune solution je dois aller au bout.
Avec courage, nous arrivons sur Batad, d'où nous découvrons le panorama. Magnifique..!!!
Ces rizières en terrasses furent construites par les Ifugaos, jadis chasseurs de têtes, qui sculptaient le bois aussi habilement qu'ils façonnaient les terrasses. Celles de Batad snt entourées de murs de pierres, tel un amphithéâtre vert aux gradins parfaitement dessinés. Ces impressionnantes rizières en terrasses sont soutenues par des murs de boue, et datent de quelques 2000 ans, elles sont inscrites au patrimoine mondial de l'humanité.
Quel panorama !!! Après avoir pris possession de notre chambre, une bonne douche et un petit moment de repos pour récupérer, il est temps de prendre du bon temps en compagnie entre autre de Charlies le boss de la guest house. C'est un ifugao qui continue à faire vivre les traditions dans son village. Une petite bière et me voilà habillée en Ifugao.
Je suis épuisée pourtant, j'ai mal partout et au réveil je me dis déjà que la ballade prévue pour aujourd'hui m'est impossible. Je suis embêtée pour Martine et lui conseille de se joindre à d'autres pour y aller. En fait elle trouvera un compagnon de route pour l'accompagner dans une journée qui s’avérera très dure pour elle. j'ai bien fait de ne pas y aller. Il faut savoir que Batad se trouve en haut du col et que quel que soit le chemin que l'on prenne il faut serpenter entre les murs des rizières, sur des passages parfois très étroits, très glissants et bien sur en grimpant ou en descendant des pentes abruptes.
Pendant que Martine réalise son dur parcours, j'ai profité de ma journée pour me reposer et échanger avec Charlies sur les coutumes, les rites des ifugaos, sur leurs croyances. Il m'a fait visité une maison traditionnelle Ifugao.
La maison Ifuagao est caractérisée par un carré avec des planchers en bois, des murs aveugles, et un toit de chaume pyramidal. Elevée du sol par quatre troncs d'arbres robustes, elle dispose d'escaliers amovibles pour empécher l'entrée d'ennemis ou d'animaux sauvages.
Pour quitter Batad, ce lieu magique, il n'y a qu'une solution, la marche, aucun véhicule ne peut accéder, soit il faut remonter le col, soit faire une marche de plus de 2h pour rejoindre Bangaan et enfin une route. Mais ça nous parait difficile, Charlies me propose de prendre un porteur pour nos sacs, je saute sur l'occasion , Martine fatiguée aussi de sa ballade apprécie ma transaction. C'est donc plus légère que nous allons accomplir ce trajet aussi très accidenté, mais cette fois accompagnées. Il nous faut tout de même redescendre dans la vallée, remonter à nouveau une autre montagne pour accéder enfin à une autre vallée où il y a une piste .
Nous découvrons sur notre parcours, des haltes, une école, un enfant....
Le lendemain nous irons visiter d'autres rizières mais cette fois nous ferons la route avec un jeepney. La route, plutôt la piste, car tout arrive; au beau milieu de notre ascension soudain le jeepney s'arrête, un éboulement vient de se produire, il faut attendre qu'un tracto pelle qui faisait des travaux plus bas arrive afin de dégager la route. Par 2 fois nous aurons la même mésaventure. Ici tout le monde reste calme, descend et attend que ça se passe avec le sourire, donc nous aussi. Il faut dire que partout aux Philippines il y a d'importants travaux d’infrastructures routières, ce qui occasionne en permanence des ralentissements et des passages dans des endroits pas toujours très sécurisés.
Nous sommes de retour à Banaue et là nous pouvons assister à une soirée Ifugao : danses, chants, combats, présentation des costumes, des rites.... Les Ifugaos habitent la partie la plus accidentée et montagneuse du pays, dans la Cordillère centrale avec des pics passant de 1000 à 1500m. l'origine des Ifugaos est dérivé du terme Ipugo qui signifie "de la colline", mais selon la mythologie Ifugao le terme se réfère au grain de riz qui leur est donné par leur dieu Matungulaan.
La tenue traditionnelle des hommes est le Wanno ou g-string, il y a 6 types de Wanno qui sont utilisés en fonction de l'occasion ou du statut social de l'homme. Les femmes portent une jupe portefeuille.
Leurs textiles sont renommés pour leur beauté : les couvertures et les vêtements, les tissus colorés sont tissés artisanalement par les femmes sur des métiers à tisser. Dans les ateliers ils fabriquent divers objets.
Leur culture a été connue pour leur système juridique, en utilisant l'une des plus importantes traditions juridiques orales du monde spécifiant l'infraction en fonction de l'utilisation du droit de la coutume : procès par les aînés de la communauté ou ordalie. Les pénalités décidées sont en fonction des ressources de la famille et sont partagées par la communauté : ça peut aller de 3 poulets à un buffle ou plus encore selon la faute commise. de toute façon les riches sont soumis à des amendes plus fortes que les pauvres.
Puis ce sera Sagada autre paisible village de montagne niché dans une verte vallée. Ses environs recèlent d'étonnantes grottes funéraires et cercueils suspendus. Donc là encore du village, il faut descendre 5km plus bas à pied pour arriver aux grottes .Et par un sentier et encore de nombreuses marches en grosses pierres irréguières on peut découvrir les grottes. Là au moins on est au frais, beau spectacle et allez on se met encore en scène pour notre grand plaisir, on l'a bien mérité.
Notre périple dans les montagnes se termine ici. Nous regagnons Manille bien fatiguées, mais des images, des souvenirs, des aventures formidables plein la tête. Dans ces montagnes la vie est très rude pour ces habitants : peu d'électricité, peu de moyens de circulation, pas de connexion internet, des conditions de vie très rudes. Pour supporter cette rudesse de vie ici sans doute, à longueur de journée ils mâchent des feuilles de bétel (qui est un stimulant) et dans tous ces villages, la cocaïne est en vente libre sous forme de petits sacs de poudre blanche sur les marchés à raison de 5 pesos (10 centimes d'euros) le sachet. Dans plusieurs de nos séjours dans les villages on voit surtout des hommes se passer cette poudre sur les gencives comme chez nous on fume une clope. Leur dentition est déplorable, de jeunes adolescents ont les dents bouffées par ces produits...!!! Est-ce un choix des gouvernants d'endormir ces populations à la vie si rude.....???? Nous nous posons beaucoup de questions sans réponses bien souvent, mais nos constatations sont terribles pour leur santé, vu de nos yeux d'occidentales !!!!! Le fait de relater ici ces problèmes m'interrogent encore sur l'immensité de la tâche à accomplir et pourtant ces habitants ont une gentillesse à toute épreuve......
les petits sacs blancs sont de la cocaine sur les marchés !!!
Martine change de maison et moi je contemple le paysage !!!