Après avoir passé plusieurs jours dans le magnifique village de Guatape, je ferme la valise et hop quelques heures de bus et me voilà dans la région caféière.
Quand je dis quelques heures de bus, en fait, c'est 5h pour 146 km, c'est vous dire l'état des routes , en montagne, et souvent des pistes. Mon dos s'en souvient encore.
J'arrive donc à Jardin, situé dans la cordillère des Andes. Joli petit village colonial située à 146 km au sud de Medellin., entourée de paturages, de plantations de cafés et de bananiers. Ici la vie est douce , tranquille et accueillante.
Je me suis arrétée là pour couper la route vers Manizales , ma prochaine étape, car les durées de transports et les conditions sont difficiles.
La place principale, joliment fleurie est classée monument historique avec ses maisons blanches et les balcons rouges, bleus, jaunes.
Mais là j'ai rencontré la pluie en soirée, en plus l’hôtel est très bruyant, donc je mets les voiles pour Manizales.
Là aussi le trajet est encore très long, le bus inconfortable, 7h de route et de pistes cabossées.
Manizales est une une ville perchée à 2200m d'altitude.sur les parois abruptes de la cordillère, près des hautes montagnes et des neiges éternelles du parc de Névados.
D'ailleurs dans cette ville il y a plusieurs téléphériques pour se déplacer du centre sur les hauteurs; Les rues la plupart du temps sont au moins à 40, 45°. C'est impressionnant !
Le commerce du café, la richesse principale du départment de Caldas y est important. On y vient pour visiter les magnifiques fincas (fermes) de café.
Je pars donc sur les conseils du boss de ma guest house visiter une finca. Je partage cette journée, avec un couple d’allemands et un autre d'américains. Au passage, bellles rencontres, des échanges sympas. Nous arrivons donc à l’Hacienda Venecia, pas loin de la ville de Manizales. C’est une immense plantation de café.
Cette visite de finca nous en apprend beaucoup ! Déjà, il faut savoir que cette immense hacienda ne représente pas la majorité des plantations de café: une grande partie de celui-ci est cultivé dans de petites fincas (des exploitations plus petites) familiales, et transformé par la suite dans des coopératives. Ici par contre, on compte plus de 500 personnes présentes sur le site lors des saisons de récolte (dû à sa proximité avec l’Equateur, la Colombie a deux grosses récoltes par an, mais il y a en permanence du café mûr). De plus, dans cet hacienda, tout le processus de transformation est fait sur place. Tout ? Non, subsiste encore l’étape de torréfaction qui est effectuée dans le pays importateur pour s’adapter aux goûts des consommateurs de chaque pays… Ah oui, car élément important: 80% du café produit en Colombie part pour l’exportation ! Mais pas n’importe quel 80%, les meilleurs bien sûr. Beaucoup de contrôles sont effectués, jusque dans les ports avant le départ. Et si la café ne répond pas aux exigences de qualité pour l’exportation, c’est marche arrière, il ne peut pas sortir du pays, et donc.. il est vendu sur le marché national. Sympa, non ?
Machine qui sépare les grains de l'enveloppe
trajet des grains pour le lavage
Calibrage et tri des bons grains et des mauvais ( les noirs)
Tri du café, reparti par la machine dans différents bacs selon sa qualité (poids et taille). Dans le bac de droite, le café le plus clair est celui qui peut partir être sélectionné pour l’exportation. Vous remarquez que les grains ne sont plus rouges à cette étape ? C’est que la même machine les a d’abord pressionné pour en faire sortir deux petites graines de couleur beige à marron: ce sont ces graines là qui seront torréfiées.
Machine qui calibre la taille des grains
Le Chiffre 3 représente le pays de production, donc 3 pour la Colombie
Seul ce label authentifie un café de Colombie de qualité extra;.
Depuis 1990, la Colombie doit faire face aux baisses des cours du prix du café, aux maladies atteignant les cultures et à la concurrence d’autres pays producteurs.
Depuis 2014, la Colombie est classée au 3ème rang des pays producteurs de café, derrière le Brésil et le Vietnam, et le 2ème producteur mondial de café arabica derrière le Brésil. Le pays dispose d’une belle reconnaissance depuis 2005 avec le label d’appellation d’origine protégée Café de Colombia.
La Colombie produit exclusivement du café Arabica et les plantations de cafés sont situées sur les contreforts des Andes, sur la partie occidentale et centrale de la Colombie. Les départements producteurs de café de Colombie sont l’Antioquia, le Calda, le Cauca, le Cundinamarca, le Huila, le Narino, Santander, le Quindio, Risaralda ou encore Tolima, principalement dans la chaîne de montagne des régions de Medellin, Armenia et Manizales.
Sa floraison se développe du mois d’avril au mois d’octobre en fonction de l’altitude des plants, exploités de 800m à 1900m d’altitude dans des zones de versants à climat tempéré. Sa récolte est réalisée à la main, fruit par fruit. A la tasse, le café de Colombie est un café suave, doux et parfumé au corps léger.
Du fait de leurs conditions d’exploitations et propriétés, les cafés de Colombie sont des variétés aromatiques et fruitées et possèdent une bonne densité de goût. Le café colombien est souvent décrit comme "velouté et très bien équilibré dans goût".
Un bel endroit, une géographie unique au triangle du café, un guide magnifique (large connaissance du sujet, excellent pédagogue et bon présentateur). Excellent tour pour ceux qui ne connaissent rien du café et pour ceux qui pensent tout savoir sur le café.
Les bananiers fertilisent le sol. La récolte de bananes a lieu toutes les semaines. Il faut savoir que quand on récolte les bananes, ce n’est pas seulement la rame de bananes qui est coupée, c’est tout l’arbre qui est abattu. Et c’est tout l’arbre qui va servir à fertiliser le sol : tout est laissé sur place : le tronc, les feuilles, les bananes trop mûres. Ils sont simplement coupés pour faciliter leur dégradation dans le sol.
2. Les bananiers ombragent les plants de café qui permet de produire du café de meilleure qualité. Si les plants de café sont exposés constamment au soleil certes ils vont produire plus de grains de café, mais les grains seront de plus petite taille. Par contre, si les plants de café sont ombragés, les grains mettront plus de temps à se développer, seront donc plus gros et de meilleure qualité.
Avec le même plant il est possible de produire du café pendant 5 ans avant la coupe du plant (coupe 2 fois maximum dans la vie du plant).
Par plante il est possible de produire pendant 20 ans. Le plant doit grandir durant 3 ans avant sa première récolte.
1 personne collecte de 40 à 80kg par jour. Et gagne environ 8€ par jour.
Le prix est de 200 000 à 230 000 pesos pour un sac de 70kg (de 15 à 20 euros).
En Colombie chaque producteur de café doit obligatoirement vendre sa production à la Fédération Nationale du Café qui fixe le prix d’achat du café et traite le négoce à l’international.
Le café est vendu en sac avant torréfaction (les grains de café blancs/gris), à noter qu’il est difficilement possible de tracer l’origine exacte de la production d’une ferme puisque tout le café est mélangé en coopérative, alors attention quand on vous vend du café certifié biologique…
Le café Colombien est l’un des meilleurs qui soit, raffiné et parfumé il se déguste de diverses manières.
Lorsque vous avez vos grains de cafés torréfiés (une torréfaction manuelle peut prendre 1 h, en four spécial cela prend 8 minutes) il faut soit les moudre à l’aide d’un moulin à café, soit manuellement à l’aide d’une machine. L’odeur du café moulu est un délice et parfume toute une salle, nous en avons fait la délicieuse expérience.
En Colombie on fait bouillir de l’eau à 90° (dès que de petites bulles apparaissent) et on verse le café puis l’eau dans un filtre appelé « Media de la abuela » (chaussette de la grand mère) ou « El Colador de Tela ». On appelle aussi ce café « Americano » ou café filtre en France, certains diront que c’est un « jus de chaussette » une appellation proche de l’appellation Colombienne mais loin de la réalité!
Maintenant vous savez tout sur la production du café et vraiment je ne bois ici que du café extra, quel régal !!!!
Et le lendemain avec les amis rencontrés la veille nous partons ensemble avec un guide pour faire un trek au Parc Naturel des Nevados: l’ascension du glacier/volcan éteint Santa Isabel.
Nous ne pouvons pas monter jusqu’au sommet du volcan (il faut deux jours pour cela) et nous arrêtons au début de la partie glacée, ce qui représente déjà une bien belle rando. Départ à 5h du matin avec les guides pour avoir le temps d’effectuer les trois heures de route/piste au travers du parc jusqu’au début de la rando. Puis environ 4 heures de marche, très tranquille. Tranquille car les colombiens n’ont pas du tout l’habitude de randonner, donc les guides font de nombreux arrêts (au moins un toutes les 10 minutes). Et même si nous étions seulement des étrangers dans le groupe, nous ne nous plaignions pas du tout des pauses: le chemin commence à 4100 mètres d’altitude pour terminer à 4700, alors les pauses s’imposent pour reprendre un peu son souffle à une telle altitude ! Et pour admirer un peu ce qui nous entoure !
Descente et retour à l'hotel
Et cette fois je n'ai pas trop souffert, l'ascension s'est faite lentement et dans la bonne humeur, ça change tout.